Eau : construction de puits, forages et adductions

L’eau c’est la vie !

Dans les villages du nord du Cameroun, l’eau est très difficile d’accès. Elle manque  cruellement en période sèche. L’usage de l’eau est donc réservé  aux besoins essentiels de la population : boire, se nourrir (faire la cuisine), se laver.

Elle est également nécessaire pour abreuver les bêtes, mais bien trop rare pour irriguer les cultures.
Les puits existants étaient à ciel ouvert et  offrent donc une « eau sale » qui engendre choléra, dysenterie. Il y a aussi les fleuves dans lesquelles les populations s’abreuvent en saison pluvieuse et qui véhiculent des déchets en tous genres.
Cette région souffre particulièrement des épidémies mortelles de choléra, aggravées par l’éloignement des possibilités de recevoir des soins.

Les puits

L’association Goutte à goutte,  en partenariat avec le Codas Caritas,  a construit  des puits. La population s’est beaucoup impliqué en creusant  les puits à la main,  d’abord au piton puis  au marteau piqueur. Elle a  hébergé et nourri les puisatiers.

Commencement au piton


Femmes qui puisent

La réalisation de ces ouvrages ne s’est pas fait  sans mal. La  terre extrêmement dure (granit)  requiert   l’utilisation de la dynamite avec ses conséquences : longues démarches administratives, déviation de l’eau ou éboulements ce qui  a nécessité  de recreuser ailleurs à 2 reprises.

L’avantage des puits à ciel ouvert est qu’ étant construit dans une roche extrêmement dure, il ne nécessite quasiment aucun entretien, en dehors de la purification de l’eau à pratiquer par des pastilles de javel.
C’est pour nous conformer  à  la demande de la population locale que nous avons commencé par des puits, plus accessibles pour puiser rapidement et à plusieurs et qui surtout ne demandent pas d’entretien. Ceux ci répondaient davantage au besoin crucial d’eau tant pour les humains que pour les animaux .

Les forages

Pour développer l’accès à une eau « propre » et lutter contre les maladies et les épidémies de choléra meurtrières dans cette région, des forages ont été construits en partenariat avec la fondation Béthléém de Mouda dans les villages de Mboursou, de Boula ibib et de Tchontchi. Ces forages ont été installés pour deux d’entre eux  pour un centre de santé et pour une école.

Pour avoir la garantie d’une construction de qualité optimum, nous faisons intervenir l’ingénieur rural de la Délégation Régionale de l’Eau qui procède à un contrôle technique à toutes les étapes de la construction du forage : au moment de l’implantation du forage (choix du site),   de la foration, du tubage,  des essais de pompage pour vérifier la qualité du débit et pour les aménagements extérieurs.

Il procède également aux analyses bactériologique et physiologique de l’eau pour s’assurer que l’eau est propre à la consommation.

Voici des  exemples de rapport ( cliquer sur les items ci dessous):
Téléchargements de documents:

>> Suivi des travaux
>> Analyse physico chimique de l’eau
>> Analyse bactériologique des eaux

Pour assurer l’entretien et la viabilité de ces forages,  des comités de gestion sont créés   pour constituer une caisse destinée à  assurer l’entretien et pour  réglementer l’accès à l’eau. Des séances de formation sont aussi dispensées aux membres des comités de gestion.
>> Guide des séances de formation et exemple de compte rendu 

Des activités génératrices de revenus sont mises en place pour dégager des revenus et pouvoir faire face aux grosses réparations.  ( moulin, tricycles ..)
Goutte à Goutte forme des artisans réparateurs pour l’entretien et la réparation des pompes.  Une formation complète d’une semaine  est délivrée par la Délégation Régionale de l’Eau. Une caisse à outils est également fournie aux artisans réparateurs.

>> Formation des artisans réparateurs

Les pompes se situent en général autour de  50 m de profondeur.
Sur les 7  forages réalisés, 6 ont de très bons débits, 4 à 5 fois supérieur à  ce qui est requis  et délivre une  bonne qualité d’ eau.

Voici quelques images de  la vie autour des forages.

Des séances d’animation villageoise ont été menées pour la sensibilisation aux règles d’hygiène.

  Programme à Tchontchi

Le village de Tchontchi centre  est un village de 11 530 habitants ( recensement fait en aout 2017). Il n’existait que 2 puits ouverts qui étaient  à sec en période sèche et un forage d’une capacité de 45 litres. La population locale n’avait d’autre choix que de s’abreuver avec l’eau du fleuve « Mayo » qui est impropre à la consommation surtout en saison des pluies (à l’origine de maladies telles que le choléra, la dysenterie etc..).
Les prêtres et les fonctionnaires du village (enseignants, médecins, infirmiers) étaient obligés d’aller à Sorawel, à une dizaine de kilomètres, à la recherche d’eau potable.

 L’association a commencé par construire 3 forages  en ceinture de Tchontchi qui sont sous la responsabilité de la paroisse . Une cotisation mensuelle est versée par les familles du quartier. Ceux qui s’approvisionnent de manière plus occasionnelle payent au bidon de 20 litres. 2 artisans réparateurs sont formés par l’ingénieur rural de la Délégation Régionale de l’Eau.

Face aux difficultés pour retrouver une eau abondante et cherchant des solutions , nous avons  contacté Dr Alain Gachet en mars 2018. Grâce à lui, nous avons pu poursuivre sur un 4eme forage au nord de Tchontchi duquel nous avons construit une adduction d’eau qui dessert le quartier de la paroisse au centre de Tchontchi. Nous avons ensuite construit une seconde mini adduction à partir du forage existant du quartier de Ouro Bafe.

Alain Gachet  est l’inventeur du « Système WATEX » une technique  unique au monde qui permet de détecter les eaux profondes en combinant des images de la NASA aux données géologiques et géophysiques. Alain Gachet, d’abord explorateur pétrolier, puis chercheur d’or et de minerais s’est orienté et  spécialisé dans la recherche d’aquifères profonds. Il vole au secours de populations déracinées par les guerres en leur trouvant de l’eau, parfois profonde.
Le Dr Alain Gachet, au vu de nos  difficultés sur Tchontchi ,s’est proposé de nous aider bénévolement en mettant à disposition son savoir faire technique.

 Implication locale

La création de comités de gestion et une collecte   par forage  sont des conditions  avant de de démarrer la construction  des forages.
l’Eglise s’implique comme partenaire local. Elle joue un rôle de coordination, de  mise en oeuvre,  de gestion et de suivi des projets . La paroisse assure l’animation villageoise en totalité.
La fondation Bethléem (le foreur)  contribue aux coûts des  travaux.
Un étudiant en master en hydraulique nous a fait une étude.  >> Télécharger son rapport 

La mise en place d’une activité génératrice de revenus est lancée depuis mars 2018 : achat de deux triporteurs pour acheminer l’eau des forages à domicile et le transport des céréales. Les revenus sont destinés  à  la réparation des forages.

Dossier de demande de financement:

Deux  dossiers  de demande de subvention ont été déposés et lauréatés en 2016  et en 2018 à l’agence des micro- projets (ministère des affaires étrangères) .
La fondation AnBer, la fondation Fair Planet et nos donateurs ont largement contribué au financement de ces 2 adductions
Le Conseil Régional et le conseil Général du Nord ont cessé de proposer des subventions pour les projets de solidarité internationale. Il ne reste donc plus que très peu de possibilités concernant les subventions publiques.
Diaporama : Avant et après les forages. La communauté s’abreuve dans le fleuve et creuse en saison sèche dans le lit du fleuve pour atteindre l’eau  ..et la construction des premiers forages